Santé

UFC-Que Choisir: 400 cosmétiques possèdent des ingrédients indésirables

Par Cyril Renault , le mercredi, 22 février 2017, 11h27 , mis à jour le vendredi, 17 juillet 2020, 14h37

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Image crédit : pharmaciedurove.fr

UFC-Que Choisir avertit les consommateurs sur les ingrédients indésirables de plus de 400 produits

Selon l’UFC-Que choisir, de nombreux produits contiennent des ingrédients indésirables, même ceux destinés aux bébés… Shampoing, gel douche, crème pour le visage, dentifrice, lingettes… et même certains produits vendus en pharmacie. 

L’UFC-Que Choisir recense désormais « près de 400 produits » cosmétiques contenant un ou plusieurs ingrédients indésirables. L’association de consommateurs demande aux pouvoirs publics  « d’instaurer des mesures réglementaires plus protectrices pour les consommateurs».



Depuis le lancement de cette liste en février 2016, elle a plus que doublé, déplore dans un communiqué l’UFC- que choisir qui a, dans sa ligne de mire, « onze substances ou familles de substances indésirables préoccupantes » dont les perturbateurs endocriniens tels que le BHA ou les butyl- et propyl-parabens, ainsi que des allergènes comme la methylisothiazolinone (MIT).

Plus de 90 % des produits montrés du doigt en 2016 contiennent toujours les mêmes ingrédients indésirables

La présence de ces substances est « toujours aussi massive », déplore-t-elle dans un communiqué. « 90% des produits incriminés en 2016 contiennent toujours les mêmes substances indésirables, au détriment de la santé des consommateurs ! »
– Colorations –

« Même les produits pour bébés ne sont pas épargnés », souligne l’UFC-Que Choisir, en regrettant par exemple la présence de phenoxyethanol, un conservateur toxique pour le foie, dans plusieurs crèmes destinés aux nourrissons.


Dans sa ligne de mire: « onze substances ou familles de substances indésirables préoccupantes ».

Parmi elles, des perturbateurs endocriniens comme le BHA et les butylparabens et propylparabens, ainsi que des allergènes comme la methylisothiazolinone (MIT).


Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits du quotidien qui perturbent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies.


Du BHA a par exemple été trouvé dans des baumes pour les lèvres ou une crème pour les pieds secs et abîmés. Le butylparaben et le propylparaben sont présents tous les deux dans des soins capillaires, des lingettes, un fond de teint, un mascara, un gel douche…


Par ailleurs, « des allergènes majeurs sont encore très couramment utilisés, au premier rang desquels la MIT », bien que « dermatologues et allergologues n’arrêtent pas d’alerter sur leur présence dans les cosmétiques« , déplore Olivier Andrault, de l’UFC.

Selon l’association, la methylisothiazolinone (MIT) et la methylchloroisothiazolinone (MCIT) se révèlent les substances « les plus inquiétantes, à tel point que ces conservateurs viennent d’être interdits dans les produits non rincés ».

Elles sont pourtant toujours présentes dans des soins pour les pieds, les cheveux et des shampoings.

Dans les produits de coloration capillaire, elle sont associées à la p-phenylenediamine, « ce qui accroît encore le risque de déclencher des réactions allergiques graves », souligne l’UFC.



« Même les produits pour bébés ne sont pas épargnés », déplore l’association. Du phenoxyethanol, un conservateur toxique pour le foie, a été retrouvé dans plusieurs crèmes pour nourrissons.


Pour André Cicolella, du Réseau Environnement Santé, ces résultats ne sont « pas une surprise ». « Les cosmétiques sont une source importante de contamination de la population, notamment des femmes enceintes et des foetus », affirme-t-il.

– Mentions « faussement rassurantes » –

« Il y a des évolutions » dans la composition des produits « mais elles sont malheureusement trop rares, déplore M. Andrault, rappelant que 10% seulement des produits incriminés en 2016 par l’UFC ont vu leur composition améliorée.
Par ailleurs, « des mentions faussement rassurantes fleurissent sur les emballages, comme +sans parabens+ ou +hypoallergénique+ », souligne-t-il.

Or, le caractère « hypoallergénique » d’un produit « n’est pas défini de manière normée par la réglementation ». Et le paraben peut avoir été « remplacé par d’autres composants problématiques qui sont également des perturbateurs endocriniens », souligne M. Andrault.

L’industrie des cosmétiques utilise ces composés indésirables « à la faveur d’une réglementation laxiste », s’indigne l’UFC.

Pour les perturbateurs endocriniens par exemple, « les projets de définition proposés par la Commission européenne exigent un niveau de preuve si élevé que, dans la pratique, aucune substance ne se verrait interdite », regrette-t-elle.

L’UE doit à nouveau tenter de parvenir à une définition des perturbateurs endocriniens le 28 février.

« La réglementation est basée sur les concepts des années 60-70, pas sur les données scientifiques d’aujourd’hui », déplore M. Cicolella, convaincu que les substances indésirables « sont facilement remplaçables ».

L’industrie cosmétique continue à les utiliser « pour une question de facilité technique, de prix de revient », estime François Veillerette, de l’ONG Générations Futures.

Certains industriels ont bien modifié la composition de leurs produits mais « ces changements de formules restent malheureusement bien trop rares, puisqu’un an après notre première étude, 90 % des produits incriminés en 2016 contiennent toujours les mêmes substances indésirables », ajoute l’association. Cependant, « mis à part quelques rares produits en infraction avec la loi, la présence de ces composés indésirables est légale, à la faveur d’une réglementation laxiste », remarque l’UFC-Que Choisir.

L’association demande donc «aux pouvoirs publics européens de mettre en œuvre sans délai les recommandations des experts en matière de retrait des substances, d’encadrer strictement les allégations d’étiquetage (comme les mentions « hypoallergénique » ou « sans paraben ») et, plus généralement, de proposer une nouvelle définition des perturbateurs endocriniens permettant un retrait effectif de ces ingrédients indésirables ».

Source 20minutes/ avec AFP

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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