Consommation

Des ingénieurs ont imaginé un masque biodégradable pour remplacer les masques jetables

Par Cyril Renault , le samedi, 16 mai 2020, 10h17 , mis à jour le samedi, 16 mai 2020, 10h17 — écologie

masque biodégradable
Pour en finir avec le masque en plastique jetable, des modèles, en cellulose ou fibres de café, émergent. (Crédit : Sum Studio)

Ils ont imaginé un masque biodégradable pour remplacer le masque jetable

Bien que les masques jetables soient utiles pour limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus, ils sont également un véritable fléau pour l’environnement. Depuis le début du confinement, de plus en plus de masques jetables sont retrouvés sur les plages et dans les rues. Étant composés de microfibres de polypropylène, ces masques sont difficilement recyclables.

L’utilisation intensive de ces masques était déjà un problème en mars dernier sur les plages de Hong Kong, car cela génère de nombreux déchets, qui se retrouvent parfois dans la nature.


Ainsi, pour limiter au maximum la pollution plastique tout en assurant le respect des gestes barrières, la solution serait de mettre au point des masques biodégradables.

Des chercheurs de l’université australienne Queensland Technological University ont alors mis au point un nouveau modèle à base de nanocellulose, fabriqué à partir de résidus de canne à sucre. 

Ce masque biodégradable serait capable de retenir les particules inférieures à 100 nanomètres, par rapport à un masque chirugical qui bloque au moins 80 % de particules d’environ 60 nanomètres, et un masque FFP2, 94 % .

« Nous avons testé ce matériau, et nous l’avons trouvé plus efficace que les masques de haute qualité disponibles dans le commerce  pour éliminer les nanoparticules de la taille d’un virus » explique l’ingénieur Thomas Rainey, un de ses concepteurs dans un communiqué publié mi-avril par l’université.

De plus, ce masque biodégradable permettrait de mieux respirer qu’un masque jetable. Actuellement, les scientifiques cherchent des partenaires industriels pour produire ces masques à grande échelle. Il convient toutefois de noter qu’ils sont non-homologués pour le moment.


Les designers américains Elizabeth Bridges et Garrett Benisch ont présenté un masque en cellulose bactérienne qui aurait le même niveau de protection qu’un masque N95 (norme américaine pour les masques filtrant au minimum 95 % des particules).

La membrane est synthétisée par une bactérie, la Komagataeibacter xylinus, qui sécrète de la fibre de cellulose en se multipliant.

Cela donne un masque à la fois souple et résistant qui se décompose facilement dans l’environnement. Néanmoins, il y a un gros point faible pour ce masque, car il faut environ deux semaines pour le fabriquer.

Au Vietnam, l’entreprise Veritas Shoes produit des masques avec des fibres de café. Ils broient légèrement du marc de café et le mélangent avec du plastique recyclé. Ensuite, il tissent la matière obtenue pour fabriquer une pellicule filtrante. Le masque est réutilisable, lavable et totalement biodégradable. La société est actuellement en train de concevoir un modèle conforme aux normes N95. Cependant, il faudra attendre avoir d’avoir une version homologuée.


Voir aussi : des gants et masques jetés polluent les océans

Notez cet article

Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

Voir les publications de l'auteur

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.