Santé

“70 à 90 % des cancers seraient liés à l’environnement” Dominique Belpomme cancérologue

Par Cyril Renault , le jeudi, 7 avril 2016, 9h03 , mis à jour le lundi, 11 mai 2020, 17h18 — écologie, Santé
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“70 à 90 % des cancers seraient liés à l’environnement” Dominique Belpomme cancérologueue

Cancer, obésité, allergies, troubles du comportement… L’augmentation de ces maladies est dû, pour une très grande part, à la dégradation de notre environnement, alerte le cancérologue Dominique Belpomme. Effarant, inquiétant et pourtant c’est réversible.

Il y a eu de nombreuses études sur le cancer et la pollution de l’air, en particulier l’air ambiant (examiné par Rushton ). Par exemple, l’air urbain contient des milliers de produits chimiques et Cohen & Pope suggèrent que le cancer du poumon, en particulier, peut être augmenté par la pollution de l’air ambiant, principalement en raison de la combustion incomplète des combustibles fossiles.  ( L Rushton . Cancer et pollution de l’air. Dans: Maynard RL, éd. Examens de la pollution atmosphérique: volume 1. L’atmosphère urbaine et ses effets . Londres: Imperial College, 2000: 129–61.)


Quelle est la part des facteurs environnementaux dans l’augmentation persistante des cancers ? Quel rôle peut jouer l’écologie dans la médecine contemporaine ? Depuis plus de dix ans, le cancérologue Dominique Belpomme, ancien membre du « Comité cancer » de l’Assistance publique, et aujourd’hui directeur de l’ECERI (Institut Européen de recherche sur le cancer et l’environnement) à Bruxelles, alerte sur les liens entre santé et environnement.

« Environ la moitié des cancers pourraient être évités », a déclaré Christopher Wild lors de la session d’ouverture d’une réunion scientifique internationale sur les causes environnementales du cancer. Wild est l’ancien directeur du Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.

Un rapport de l’OMS, évalue à 12,6 millions le nombre de morts dûs à la pollution de l’air, de l’eau, des sols, ainsi qu’aux substances chimiques et au changement climatique.

L’OMS avait déjà publié un rapport attribuant 10 % de la mortalité par cancer à la pollution atmosphérique. Ils sont donc sur la voie de la pollution atmosphérique, de même que sur celle de la pollution nosocomiale (où des facteurs microbiens, développés dans des établissements de santé, sont à l’origine des pathologies). Mais une fois de plus, l’OMS a du retard, il s’agit de généralités que nous connaissons depuis plus d’une dizaine d’années. Encore faut-il en préciser les détails.


“De plan cancer en plan cancer, on nous prédit un avenir meilleur, alors que loin de reculer le fléau persiste et même s’accroît.”

Pourtant, la part de l’environnement reste encore très controversée, y compris pour le cancer…

Le problème, c’est que nous figurons au 14e rang mondial des recherches et que nous sommes pratiquement inexistants au plan international, n’en déplaise à mes collègues cancérologues qui continuent à nier le rôle de la pollution de l’environnement dans la genèse des cancers, et donc, la responsabilité de la société à cet égard ! Nous avons analysé plus de 3 000 articles scientifiques, seuls dix sont français…


Mais la prise de conscience avance. Le Conseil de l’Ordre des médecins, l’Académie des sciences, ont en train de bouger. Convaincre la communauté scientifique est le premier pas indispensable, avant que les politiques ne suivent.

Vous abordez dans votre livre la question de la sensibilité électromagnétique

Et aujourd’hui, le débat sur les champs électromagnétiques ne peut se faire qu’au niveau international, car la France est absente des recherches. Nous sommes obligés d’aller chercher des chercheurs européens, notamment en Suède, en Autriche ou en Allemagne, ou nord-américains.


“Quand on a moins de 20 ans, utiliser un téléphone portable plus de vingt minutes par jour est un facteur multiplié par cinq d’avoir des tumeurs cérébrales.”

Lire la suite de l’article : www.telerama.fr Voir aussi : https://www.who.int/phe/news/events/international_conference/Background_science.pdf

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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