Alimentation et nutrition

12 mythes sur la faim que vous devez connaitre

Par Cyril Renault , le jeudi, 26 mai 2016, 7h01 , mis à jour le mercredi, 18 mai 2022, 14h08
nourriture sur les routes

Mythes sur la faim: 12 choses que vous devriez savoir

Aujourd’hui, près de 900 millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim, alors qu’il y a assez de nourriture pour tous. Or, l’un des principaux obstacles à l’éradication de ce fléau réside dans notre façon d’appréhender le problème, et ce n’est qu’en nous libérant de l’emprise des mythes qui s’y attachent que nous pourrons le combattre.

«Il n’y a pas assez de nourriture pour nourrir le monde, la majorité des personnes sous-alimentées vivent en Afrique, la sécheresse et autres catastrophes naturelles les principales causes de la faim.»


1: Mère nature est responsable de la famine : les vrais coupables sont un système économique qui place l’efficacité économique au-dessus de la raison et qui déterminent qui mange et qui meure de faim

2: Il n’y a pas assez de nourriture pour tous : En réalité il y a abondance et non pénurie. Nous pouvons largement nourrir toute la planète. Mais beaucoup sont trop pauvres pour acheter ces denrées.


3: La surpopulation : la démographie n’est pas la cause première de la faim, mais le résultat d’inégalités structurelles qui privent la population d’opportunités économiques. La faim est endémique dans des sociétés où l’’emploi, l’éducation, ou les soins médicaux sont hors d’atteinte de la plupart des gens.

4: Augmenter la production alimentaire peut nuire à l’environnement : les principaux responsables sont les multinationales qui pratiquent la déforestation dans les pays pauvres et soutiennent la demande artificielle qu’elles ont créée dans les pays riches. Les alternatives agricoles respectueuses de l’environnement sont plus productives que les techniques destructrices.

5: La révolution verte est la seule solution : mais se contenter d’accroître la production ne peut supprimer la faim car cela ne change en rien le mécanisme économique qui détermine qui peut ou ne peut pas acheter de la nourriture.


6: Les exploitations agricoles doivent être vastes : les grands exploitants qui contrôlent la majeure partie des meilleures terres, en laissent une grande partie en friche. Pourtant, la redistribution des terres peut améliorer la production agricole.

7: L’économie de marché peut mettre un terme à la faim : cette formule qui accorde plus d’importance au marché qu’aux décisions politiques ne peut rien contre les causes du mal. Les récentes tendances à la privatisation et à la dérégulation des échanges ne sont pas la réponse au problème

8: La réponse est à chercher dans le libre-échange : le libre-échange a été un échec total dans le combat contre la faim. Dans la plupart des pays du tiers monde, les exportations ont progressé et la faim n’a pas diminué, au contraire.


9: ils sont trop affamés pour se battre pour leurs droits : pour les plus pauvres, la seule survie représente un effort gigantesque. Si les pauvres étaient vraiment passifs, peu d’entre eux seraient en mesure de survivre.



10: Nous tirons avantage de la pauvreté du tiers monde : En réalité, notre bien être n’est pas menacé par la réduction de la pauvreté, mais par son extension. Nos acquis ne peuvent être garantis qu’à la condition que ceux des travailleurs des pays moins bien lotis progressent. Travailler à aider les pauvres à se libérer eux-mêmes de l’oppression économique, c’est œuvrer à notre propre libération.

11: Pour nourrir les affamés, il suffit d’augmenter l’aide : en réalité, la plupart des programmes d’aide vont à l’encontre des besoins des affamés. Cette sorte d’aide a pour finalité d’imposer le libre échange et l’économie de marché, et de fournir l’armement nécessaire aux dictatures pour se maintenir au pouvoir.

12: Il faut restreindre les libertés pour mettre un terme à la faim : si l’on considère le droit d’accumuler sans limite la richesse et le pouvoir économique, et de les utiliser sans contrainte, la liberté s’oppose bien à l’éradication de la faim.

L’article est rédigé d’après le livre World Hunger: 12 Myths (Douze mythes sur la faim dans le monde). A travers l’exemple des Etats-Unis, il montre la manière dont une nation riche réagit au problème de la faim.


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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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