Ecologie : prenez conscience et évoluez

Espèces en voie de disparition, déforestation… L’huile de palme, une calamité qu’on ne peut pas arrêter

Par Cyril Renault , le mercredi, 5 février 2020, 13h04 , mis à jour le mercredi, 5 février 2020, 13h04 — déforestation
déforestation… L’huile de palme
Image crédit Depositphotos, Java, Indoensie

L’huile de palme est aujourd’hui l’huile la plus produite au monde, avec 1,9 tonne d’huile produite chaque seconde dans le monde, ce qui équivaut à 60 millions de tonnes par an. Sa production est également responsable de l’érosion des sols, d’importantes d’émissions de gaz à effets de serre et de déforestation.

Elle représente un véritable fléau, aussi bien pour la biodiversité que pour le réchauffement climatique. Les palmiers sont une menace directe pour 64% des oiseaux et 54% des mammifères qui vivent dans les espaces où ils sont cultivés. On estime que sa production menace directement 193 espèces considérées comme menacées. Par ailleurs, il est maintenant de notoriété publique que cette matière grasse a des conséquences sur la santé et qu’elle n’apporte rien sur le plan nutritionnel.

Selon le Guardian en février 2019 : 


« Chacun d’entre nous consomme en moyenne 8 kg d’huile de palme par an » et « souvent, les gens ne sont même pas conscients qu’ils l’utilisent ». Aujourd’hui, nous sommes si dépendants de cette ressource « qu’il pourrait bien être impossible de s’en passer » à l’avenir. 

déforestation… L’huile de palme
Fruits de l’huile de palme/ Image crédit : Depositphotos

Mais pour autant, nous ne devrions pas interdire catégoriquement son importation, car sans un changement profond de nos modes de production et de nos habitudes de consommation, cela aurait des conséquences écologiques encore plus déplorables. Un rapport de l’UICN de 2018 a expliqué que la prohibition de l’huile de palme ne ferait que « déplacer le problème » tout en augmentant fortement

« la production d’autres cultures oléagineuses pour répondre à la demande d’huile ».

Néanmoins, pour les alternatives qui seraient le soja, le tournesol ou le colza, il faudrait « jusqu’à neuf fois plus de terres que l’huile de palme pour la même production », ce qui empirerait encore plus le problème de déforestation.

À titre de comparaison, les palmiers destinés aux cultures oléagineuses occupent moins de 10% des terres agricoles, avec le meilleur rendement car ils représentent « 35 % de toute l’huile végétale utilisée dans le monde ». Alors que le soja occupe 40% de ces terres pour ne produire que 22% des huiles végétales que nous consommons.

déforestation… L’huile de palme
A group of oil palm fruits on the white background

En tant que consommateurs, sans une véritable remise en question de nos habitudes de consommation et de ce que nous utilisons parfois dans les moyens de transport, la prohibition de l’huile de palme empirerait la déforestation et entraînerait la disparition de nombreuses espèces animales dans les régions qui produisent les huiles végétales comme la Malaisie, l’Indonésie ou l’Amérique du Sud.


La seule alternative dont nous disposons actuellement est d’éliminer l’huile végétale de notre alimentation (même le colza, le soja et le tournesol), ou d’encourager une agriculture durable et certifiée d’huile de palme, comme le conseille l’UICN dans son rapport. Changer les cultures de soja ou de colza par les palmiers, limiter l’huile de palme non alimentaire, culture transparente et certifiée, voici les alternatives dont disposent actuellement les gouvernements pour conserver le statu quo.

Ainsi, pour diminuer notre impact sur la planète, la meilleure solution reste de réduire notre consommation de produits transformés. Nous devons prendre conscience que nous pouvons avoir un impact direct sur l’évolution de la situation, en agissant collectivement nous pourrons faire évoluer les choses dans le bon sens.

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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