Éducation

Figure d’attachement: ou pourquoi votre enfant est plus difficile avec vous qu’avec les autres !

Par Magali Caille , le dimanche, 30 octobre 2016, 9h53 , mis à jour le jeudi, 14 mars 2024, 14h38

Figure d'attachement

Figure d’ attachement: pourquoi les enfants sont plus difficiles avec les parents qu’avec les autres !

« Avec moi, c’est un amour ! On ne l’entend pas. »

« Je l’ai couché sans aucun problème, moi ! »


« Il a mangé sans aucune difficulté, il n’y a qu’avec toi qu’il fait le difficile ».

Que celle qui n’a jamais entendu ces phrases horripilantes (et leurs dérivés en tous genres) dans la bouche de sa mère, sa belle mère, ou sa nounou lève la main… Chapeau, vous avez du bol !

Situation : tu galères avec ton enfant (exemple : tu mets systématique 50 minutes à l’endormir en le berçant pour qu’il fasse des pauvre micro siestes de 20 minutes, il se réveille 4 fois par nuit en hurlant, tu as le dos défoncé et quand tu te réveilles le matin tu ne sais même plus si c’est hier ou aujourd’hui), tu es au bout du rollmop, alors on te propose gentiment d’aller te détendre (exemple : aller faire les courses à Carrefour SANS le greffon, oh joie ! –


Ok, c’est moisi comme détente… aller faire du shopping un après-midi avec tes copines, oh joie !) , tu culpabilises un peu et tu t’inquiètes un max (pourvu qu’elle réussisse à l’endormir…) et quand tu rentres en courant pour le récupérer (mon enfant, vite !!!), tes sacs de shopping remplis de 8kg de fringues de bébé et d’un pauvre foulard pour toi volant au vent, on (mamie, papi, tata, copine..) t’annonce que tout s’est merveilleusement bien passé sans toi, d’ailleurs tout s’est passé bien mieux qu’avec toi (exemple : l’enfant a réclamé le lit et s’est endormi tout seul dedans sans casser le dos de personne et à dormi 3h d’affilé).


Conclusion logique : tu crains, comme mère.

Généralement, le récit de la journée de ta progéniture fait par sa baby-sitter d’un jour inclut des petits coups de massue commentaires du type « C’est incroyable, dès que tu es là elle devient infernale ! », « C’est parce qu’avec moi, il sait que ça ne marche pas… », « Moi, je ne cède pas, elle a compris tout de suite », « Il sent que je suis détendue, moi » ou autre variation autour du thème « Avec moi, ça va tout seul, prend en de la graine ».

Rien de tel pour booster ta confiance de mère ! Tu rentres de ton après-midi détente ruinée (rapport aux 8 kg de fringues pas en solde), crevée (rapport au 10 kilomètres parcouru dans les allées du centre commercial – la prochaine fois tu feras une sieste plutôt, malheureuse !) et convaincue d’être encore plus nulle que ce que tu pensais déjà.

En fait, c’est tout l’inverse !

Ce qui explique, en grande partie, la différence de comportement de nos bébés et enfants quand ils sont en dehors de notre présence, c’est la théorie de l’attachement, qui a été formalisée par le psychiatre et psychanalyste John Bowlby en 1978 (ça date pas d’hier, mais bizarrement l’information circule mal). Je vais essayer d’en synthétiser l’essence (et je vous assure que ce n’est pas barbant comme le formalisme de ma phrase précédente peut le laisser penser).


Théorie de l’attachement et figure d’attachement principale


Le principe de base est qu’un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue. Cette personne est la figure d’attachement principale de l’enfant ; c’est celle qui s’occupe et prend soin de lui de façon privilégiée d’une façon stable au moins plusieurs mois durant la période qui va de l’âge de six mois environ jusqu’à deux ans.


Figure d’attachement

La figure d’attachement principale nourrit le sentiment de sécurité intérieure de l’enfant, par sa constance à être présente, à apporter bien-être, réconfort, repère, soins divers, tendresse, moments partagés, et à répondre à ses besoins. Plus la figure d’attachement nourrit ce lien, plus elle remplit le réservoir affectif de l’enfant… plus se développent ses compétences émotionnelles, sociales et intellectuelles.

Malgré l’implication de plus en plus grande des papas, la figure d’attachement principale reste souvent la maman ; d’après une étude publiée par le ministère des affaires sociales, en 2015 les femmes consacrent en moyenne 1h33 minutes par jour à s’occuper de leurs enfants contre 44 minutes pour les hommes (soit le double), sachant que la proportion du temps apporté aux soins des enfants est de 53 minutes pour les femmes contre 20 minutes pour les hommes (soit presque 2/3 – 1/3).

L’enfant peut bien évidemment avoir plusieurs figures d’attachement (on ne peut pas être trop à prendre soin d’un enfant!) mais il y aura systématique une figure d’attachement principale qui sera hiérarchiquement au-dessus des autres et vers laquelle l’enfant se tournera en priorité. Dans le couple les deux parents sont souvent, aujourdhui, des figures d’attachement mais l’un des deux est la figure principale, selon qui s’occupe de l’enfant le plus souvent et avec le plus de constance.


Après deux ans, l’enfant devient capable d’utiliser sa ou ses figures d’attachement comme base de sécurité à partir de laquelle il va explorer le monde ; la théorie de l’attachement sous-tend donc l’idée que pour pouvoir devenir autonome et se séparer de façon saine et sereine, un enfant doit déjà avoir pu s’attacher solidement

Ce n’est que lorsque les besoins d’attachements sont satisfaits que le jeune enfant peut s’éloigner en toute sécurité de sa figure d’attachement pour explorer le monde qui l’entoure. D’où l’idée que le maternage proximal, la réponse immédiate aux pleurs et le refus de la séparation précoce de son enfant dans ses deux premières années, loin d’entraver la future autonomie de l’enfant, l’y prépare de façon optimale  🙂

Comportement avec la figure d’attachement…


C’est un réflexe archaïque que possèdent tous les mammifères : ne PAS exprimer sa détresse en milieu hostile ou étranger, sous peine de se rendre vulnérable. Les bébés et les jeunes enfants conservent ce réflexe archaïque : en dehors de leur(s) figure(s) d’attachement, ils n’osent pas exprimer pleinement leur stress, leur tristesse, leur détresse.


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Merci au site happynaiss.com pour l’autorisation de republication de cet article, source de l’article : happynaiss.com

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Magali Caille

J’ai toujours su que j’écrirais un jour car c’est une de mes passions. J’ai commencé ma vie active avec un apprentissage dans l’hôtellerie et j’ai obtenu mon Cap de serveuse. Je fais encore quelques extras, mais ce qui ne passionne vraiment, ce sont les relations humaines et la psychologie. Mais j’aime aussi beaucoup dessiner et la peinture. Je défends avec ferveur le droit des femmes dans le monde et la place que les femmes devraient occuper.

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Commentaires

Le mercredi, 2 novembre 2016, 6h08 à 6h08, Samuel a dit :


Et hop, encore un article où l'on présuppose que c'est la maman et rien qu'elle qui s'occupe des enfants.
Et bah désolé mais je suis un papa qui a passé des nuits blanches, donné les biberons, changé toutes les couches de mon fils depuis sa naissance. C'est moi qui lui ai donné les bains, qui l'ai soigné quand il était malade, fait des lessives en pleine nuit et épongé le vomi ou les pipis par terre. C'est moi qui lui ai lu des histoires tous les soirs et chanté des berceuses pour le calmer, qui lui ai préparé tous ses petits déjeuners. Je vais le conduire et le rechercher à l'école presque tous les jours.
Et je bosse de nuit en plus de ça.
Alors les stéréotypes, ça commence à me gonfler.


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Le jeudi, 3 novembre 2016, 13h01 à 13h01, Gonzalo a dit :


Mais non, Bowlby dit que la figure d'attachement est pas forcement la mère, mais juste la personne qui va s'occuper de l'enfant lors de ses premières années de vie. ça peut être le père effectivement. Le seul bémol est que dans toutes les sociétés, c'est surtout la mère qui devient la figure d'attachement y compris dans nos sociétés. Moi aussi je suis un père qui fait les mêmes choses que vous.


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Le vendredi, 4 novembre 2016, 11h32 à 11h32, papa a dit :


pareil pour moi en tant que papa
je m'occupe de mes enfants matins et soir et nuit et ca dépasse de loin 4 ou 5 h par jour
il faut dire qu'ils sont prenants

article qui pourrait être intéressant mais on final n'apporte rien car reste trop flou


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Le vendredi, 21 septembre 2018, 14h28 à 14h28, Karine a dit :


Vous etes un super papa, je pense qu'ul faut prendre l'article dans sa globalite, sur le fond, le plus important c'est l'information principale ;) peut etre vous reconnaissez vous en tant que figure d'attachement ? Karine


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Le samedi, 29 décembre 2018, 23h19 à 23h19, Cilou a dit :


Il ne faut pas s'enerver. Nous sommes nombreux a savoir que des papas sont a 100% auprès de leurs enfants. Que les rôles sont enfin inversés. Mais là il s'agit d'une moyenne. Qu'on le veuille ou non ce sont encore bien souvent les mamans qui sont le plus souvent là. Ça ne veut pas dire que c'est toujours le cas. Mais merci a tout ces papas qui ont compris que leur présence est primordiale auprès de leurs bambins tout autant que maman.


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Le samedi, 8 janvier 2022, 9h28 à 9h28, Lea a dit :


Tu parle de stéréotypes, c'est bien tu as bien appris ta leçon, mais tout ce que j'ai à te dire c'est félicitations de s'occuper si bien de ton bébé et eteind la télé , c'est pas demain la veille que ton attitude avec ton bébé va devenir un stéréotype, et heureusement malgré que notre société veut nous faire croire que père ou mère c'est la même chose. Malgré toute ta bonne volonté tu n'apportera jamais autant qu'une mère allaitantes. Tu es un remplaçant d'une mère défaillante je sais pas si c'est bien ou mal pr ton bébé il aurait peux fallu qu'il ai une super maman , après c'est génial que tu puisses faire relais.


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Le jeudi, 3 novembre 2016, 9h36 à 9h36, Florian a dit :


Moi aussi je suis un papa qui s'occupe de ses enfants mais il faut bien admettre que malgré tout la proportion des papas qui se lèvent, qui s'occupent de leurs enfants la nuit, ou la journée sont plus faibles que la proportion de maman.
C'est comme ça, ça viendra avec le temps mais je pense pas que cet article stigmatise ou réduise le rôle du papa.
Au contraire je le trouve très bien fait et qu'il reflète parfaitement ce que nous vivons quotidiennement. Ma fille hurle quand je la met dans le siège auto en sortant de chez nounou... maintenant je vois que c'est peut être simplement ce phénomène de décharge qui agit

Merci beaucoup pour cet article


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Le vendredi, 4 novembre 2016, 14h26 à 14h26, Arweiler a dit :


Bonjour à vous Samuel,
je pense que vous n'avez pas compris le fondement de Bowlby qui veut simplement dire que la figure d'attachement est très importante pour l'enfant de ses six mois à ses deux ans....que ce soit papa ou maman !
Bien sûr il y a des papas qui s'occupent énormément de leurs enfants et je suis certaine qu'il y en aura de plus en plus au fil des années mais le fondement d'attachement de l'enfant ne se sert absolument pas de ce fait comme argument !! En tout cas je dis " bravo" à ces papas comme vous qui s'occupent de leurs enfants si besoin était de le dire !!
Une maman et grand maman


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Le mardi, 7 février 2017, 7h53 à 7h53, Cyril Cabané a dit :


Chouette article. Merci. En revanche un point m'a fait tiquer. Le fait de surepondre aux pleurs des bébés comme constructif pour la sécurité. La théorie de l'attachement dit bien qu'une figure d'attachement trop présente qui je laisse pas un minimum l'enfant exprimer ses émotions crée de l'attachement insecure comme une figure d'attachement trop distante.


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Le mercredi, 8 février 2017, 0h16 à 0h16, NELY a dit :


MA FILLE EST EN INSECURITE ELLE ME DIT QU ELLE A PEUR DE GRANDIR CAR JE LA MAMAN VAIT VEILLIR ET MOURRIR DONC ELLE EST INFERNALE AVEC MOI CAPRICE EN TOUT GENRE PLEURS LAXISME AUTORITE ECLAT EXESSIVE EN ME METTANT A BOUT PUIS PLUS TARD DEMANDERAS PARDON ET SERA GENTILLETTE MAIS JE NE SAIS PLUS COMMENT M Y PRENDRE JE RENTRE DANS DES COLERES ET DES CRISES DE NERFS JE CRIE JE HURLE SUIS AMENEE POUR ME FAIRE OBEIR MAIS J DOIS SEVIR A CHAQUE FOIS C EST EPUISANT


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Le samedi, 29 décembre 2018, 8h56 à 8h56, Nadine a dit :


Le veritable probleme est la culpabilite qui entraine la peur de ne pas en faire assez pour ses enfants . Cela se concretise en cedant au moindre caprice, en n etant pas assez ferme (quand on annonce blanc, on n annonce pas noir 2mn plus tard parce que l enfant se roule par terre). Il vous teste et veut savoir si vous tenez debout ou non.
Pour ne pas vous enerver apprenez la technique de gestion des emotions Tipi,
Une maman Psychologue


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