Éducation

Hyper-parentalité : un nouveau type d’éducation qui peut nuire aux enfants

Par Antoine Delacour , le mardi, 19 septembre 2017, 10h16 , mis à jour le lundi, 19 juin 2023, 14h30 — éducation, enfants

Hyper-parentalité
Image crédit Pixabay

L’hyper-parentalité n’est pas une maladie, ou une dérive, mais une tendance :

celle de parents très exigeants vis-à-vis d’eux-mêmes d’assurer le bonheur de leurs enfants. Un bonheur qui peut parfois prendre une mauvaise tournure. Burnout parental, stress, repli sur soi et perte de repères des enfants, Et si nous laissions nos enfants respirer ?: « Comprendre l’hyper-parentalité pour mieux l’apprivoiser », c’est le livre, de Bruno Humbeeck.


Il y a certains parents préoccupés, d’autres très anxieux, d’autres encore qui passent outre l’éducation de leurs petits et qui laissent cette tâche aux technologies, au système éducatif ou des fois à une baby-sitter. Il est évident que les pensées qui définissent une éducation traditionnelle ont dernièrement été remises en question, et que cela a donné lieu à un large éventail de modèles éducatifs dont le résultat s’avère être très compliqué. Parmi les conséquences de cette confusion, on trouve l’hyper-parentalité.

Ce style d’éducation est né comme la perversion d’un modèle d’éducation dans lequel on pense qu’il est nécessaire d’augmenter l’attention et le soin que les parents apportent à leurs enfants. Elle concerne les parents qui protègent trop leurs enfants voir excessivement, ils les couvrent d’attention et d’éloges bien au-delà de leurs besoins, sans savoir qu’ils limitent leur indépendance, leur liberté et le développement de leur autonomie.

Ce genre éducatif veillent au succès académique et souffrent de la frustration que leurs enfants peuvent vivre. Ainsi, au lieu de leur faire du bien, ils obtiennent des petits sur-stimulés, sur-protégés et avec peu de confiance en eux-mêmes.

L’ Hyper-parentalité est un tout nouveau modèle d’éducation

Nous sommes passés des enfants-meubles, auxquels nous faisions peu de cas, à des enfants-piédestaux que nous vénérons. Eva Millet, dans un livre, traite de ce sujet, de façon très didactique.


L’hyper-parentalité est la conséquence d’un modèle éducatif habituel dans les sociétés modernes et les plus inconfortables. Elle a surgi aux Etats-unis, où la compétition est transposée dans la sphère de la paternité. Les parents américains se retrouvent plongés dans une carrière professionnelle, dont le but est d’atteindre le triomphe de leur enfant dans la vie. Ils leur réservent la meilleure place au jardin d’enfant (avant même qu’il ne naisse), le meilleur collège, les universités d’élite…

Cela englobe aussi une stimulation précoce avec un excès d’activités extra-scolaires, et un agenda sans aucun trou. De plus, cela amène à une tolérance faible ou nulle de la frustration et des affrontements aux maîtres qui osent questionner les problèmes de l’enfant. Les couvrir de livres, de dispositifs, de jouets fait aussi partie de ce processus.


La perversion de ce modèle éducatif se trouve dans le fait que cette attention accrue envers l’enfant provoque une attention constante et des attentes démesurées pour que les enfants fassent, étudient, aient ou réussissent. En définitive, ce n’est pas la meilleure pour un développement psycho-émotionnel sain des tout-petits.

Parents plongés dans l’hyper-parentalité

Dans l’hyper-paternité, on peut identifier différents agissements du père et de la mère:

  • Certains surveillent et survolent sans repos la vie des enfants. Ce sont les parents hélicoptères.
  • D’autres parents nivellent le chemin de leurs enfants en leur ôtant toutes les pierres qui s’y trouvent pour ne pas qu’ils trébuchent. Ce sont les parents passionnés.
  • Il y a des parents qui passent leur vie à transvaser leur enfant d’un cours extra-scolaire à un autre, en remplissant leur agenda à fond. Ce sont les parents chauffeurs.
  • Certains parents ne permettent pas à leurs enfants de s’ennuyer ou de jouer.


  • D’autres parents marquent le chemin parfait pour leurs enfants, pour qu’ils ne souffrent jamais d’un petit dérapage. Ce sont les parents chasse-neige.
  • Il y a des parents qui poursuivent sans cesse leurs enfants dans le parc avec un sandwich pour qu’ils le terminent. Ce sont les parents sandwich.
  • Il y a aussi ceux qui font en sorte que leurs enfants ne souffrent pas de la moindre éraflure, se salissent ou prennent froid. Ce sont les parents hyper-protecteurs.

Ce style d’éducation peut être réellement épuisant


Pour les enfants, cela implique des agendas frénétiques, pour les parents une hyper-activité qui les mènent d’une activité à l’autre, de la réunion avec les professeurs à la supervision des devoirs.


Ces parents-là organisent leur agenda, et même leurs amitiés. Nous parlons de parents qui ont un niveau de stress très élevé, et d’enfants également très stressés.

Les enfants développent un fort niveau d’auto-exigence et une faible tolérance à la frustration. Il ne leur est pas permis d’échouer et ils doivent constamment se dépasser.


D’autre part, ces parents-là montrent leur insécurité. Il y a une offre énorme de méthodes et d’expériences que l’enfant doit vivre et cela implique encore plus de stress. Les parents ne savent pas ce qui est le meilleur pour leur enfant et passent leur vie à chercher et les combler d’expériences, d’opportunités et de méthodologies, ainsi que de choses matérielles et de nouvelles technologies.

Les alternatives à ce type d’éducation

Ce que l’on doit faire en premier est de se détendre pour sortir de ce tourbillon négatif. En tant que parent, on doit se laisser du temps    pour respirer et se détendre. Les enfants n’ont pas besoin de parents parfaits, ils ont besoin de parents tranquilles et heureux. Réduire leur agence implique de réduire le nôtre aussi.


Les parents doivent laisser aux enfants des temps de jeu, pour qu’ils apprennent à s’amuser et à gérer leur temps. Le jeu est vital dans le développement et avec tant d’activités et de stress, on ne leur donne pas d’espace ni de temps pour jouer, s’ennuyer et apprendre.


Les parents doivent apprendre à avoir confiance en eux et en leurs enfants, à leur lâcher la main, à moins s’immiscer, à les laisser suivre leur intuition et à les accompagner dans leur développement. Les renforcer, les féliciter et les émouvoir pour qu’ils se passionnent pour la vie et qu’ils apprennent jour après jour à vivre, à construire des relations et à gérer leurs émotions.

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Antoine Delacour

Comme de nombreuses personnes, cela fait des années que j’essaie de limiter mon empreinte carbone en triant mes déchets, en empruntant le plus possible les transports en commun et en limitant au maximum le plastique. C’est un bon début, mais je pense que tout ceci n’est pas suffisant car nous ne réglerons pas le problème en nous contentant de faire cela.

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Commentaires

Le vendredi, 10 novembre 2017, 8h39 à 8h39, The Green Coach a dit :


Le trop est l'ennemi du mieux... Je vois bien ces parents qui n'ont pas envie que leurs gosses rencontrent les mêmes galères qu'eux.


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Le vendredi, 17 novembre 2017, 15h16 à 15h16, djwaves a dit :


".....Pour les enfants, cela implique des agendas frénétiques, pour les parents une hyper-activité qui les mènent d’une activité à l’autre,...."... Faut pas oublier que durant 10-15 ans, c'était surtout une "mode" de montrer qu'on est riche, qu'on a de l'argent en le montrant via son enfant qui fait des activité extra-scolaire !!


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Le samedi, 17 février 2018, 16h09 à 16h09, Julien a dit :


Article beaucoup trop simpliste, comme la plupart sur le sujet malheureusement, et ne donnant aucune piste pour que les parents décrits puissent changer les choses.
On exhorte simplement les parents à être heureux et à lâcher prise, mais sans savoir comment faire.
Mettre en place une éducation bienveillante sans connaissance de soi est bien souvent un échec, et nécessite de relier la biologie des comportements (cf Henri Laborit notamment) avec les racines de la violence dans l'éducation (livres d'Alice Miller) et aussi les neurosciences sur le développement du cerveau de l'enfant. C'est par ce début de chemin que le parent pourra commencer une véritable introspection pour comprendre. Pas par ce genre d'article où comme d'habitude, la pensée simplifiée (et simplifiante surtout !!!) prédomine.


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Le dimanche, 13 mai 2018, 6h47 à 6h47, Teste a dit :


L amour ,l amour,l amour...!!!
C est la base a donner pour que nos enfants grandissent avec 1 fondation SOLIDE.quelque soit les activites de l enfants,riche ou pauvre,ses jeux,ses notes a l ecole,s il a manqué d amour de ses parents ,il sera bancale a l age adulte.
Je n ai qu 1 enfant.je ne suis pas 1 professionnelle de l education,je suis tres occupee par mon metier,alors ma solution c est l AIMER et lui donner tout mon temps libre.....c est TOUT.


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Le dimanche, 13 mai 2018, 13h09 à 13h09, patricia a dit :


Tout à fait d'accord avec vous tout le monde peut faire des erreur mais l'important c'est d'aimer.


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Le mardi, 15 mai 2018, 3h56 à 3h56, Blot a dit :


Cet article n'est pas parfait mais il a surtout le mérite d'exister et de donner aux parents matière à réfléchir.
Soit conforter ou soit remettre en question... Mais il est vrai qu'il n'existe pas d'école de parents... Chacun fait comme il le sent avec ses repères donnés par ses propres parents (faire comment eux ou l'inverse)
Mais en tenant compte d la vision de s chose du conjoint et de l'enfant ou adopté lui même....et en trouver un juste milieu dans tout ça.. Bien sûr que l'amour est primordial mais lui aussi peut etouffer ou manquer... La encore c'est un juste équilibre pas toujours facile...


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Le samedi, 4 août 2018, 14h23 à 14h23, schlomo a dit :


encore un article putaclic bien racoleur et bien culpabilisant... Vous pensiez qu'il n'existe pas d'école pour être parents? Et bien si, elle est sur ce site, vraisemblablement...


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Le lundi, 6 août 2018, 13h09 à 13h09, katy a dit :


mais comme c'est simple! une dizaine de catégories de parents et hop le tour est joué. on a mis chacun d'entre nous dans une case. heureusement qu'on ne peut pas nous punir à la vitesse à laquelle ces articles "catégories" sortent. on serait tous en prison!!

mais pour vous dire: il est vrai que la maltraitance existe. il est vrai que des enfants souffrent. il est vrai qu'il y a tant d'autres choses qu'on pourrait faire ou arrêter de faire. Mais lesquelles? et comment? aimer ce n'est pas de se soucier où est son enfant? que fait il? est ce qu'il est bien? aimer cela ne veut pas dire vouloir que sa vie soit meilleure? qu'il ait une vie tout simplement. alors oui certains font les choses differamment des autres. mais que sait on? hormis les cas de violence verbale, physique, manipulation et parents toxiques, que sait on en fait de ce qui correspond à chacun? et si par exemple on nous lâchait un peu les bretelles à nous les parents aussi?


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