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La danse augmenterait le volume de l’hippocampe cérébral

Par Cyril Renault , le jeudi, 11 janvier 2018, 12h13 , mis à jour le mercredi, 3 juillet 2019, 17h28
La danse augmente le volume de l'hippocampe
Le volume de l’hippocampe cérébral (jaune) augmenterait après 18 mois de cours de danse

Le cerveau notamment l’hippocampe, indispensable à la mémoire, décline avec l’âge. Danser permet d’augmenter le volume de cette structure.

Mambo, chachacha, tango… pour garder un cerveau en pleine forme, même en prenant de l’âge, dansez ! Telle est la nouvelle réjouissante que révèle l’étude d’une équipe de  l’Université de Madgebourg (Allemagne).

On le sait hélas, en vieillissant le cerveau s’altère lentement. Notamment certaines structures comme l’hippocampe, impliqué dans la mémorisation et la navigation spatiale perdent de la matière grise (neurones). Les études en imagerie cérébrale sont implacables : le volume hippocampique se réduit de 2 à 3% par décennie, puis de 1% par an à partir de 70 ans…


Mais, bonne nouvelle, c’est précisément dans cette zone que l’on a découvert la production de nouveaux neurones (neurogenèse), tout au long de la vie. Et l’on sait désormais comment favoriser ce phénomène. Une des méthodes est l’exercice physique. «De nombreuses études ont montré que l’activité physique stimule la formation de nouveaux neurones, explique ainsi le Pierre-Marie Lledo, professeur de l’Institut Pasteur, le spécialiste français de la neurogenèse.

En se contractant, les muscles libèrent notamment des protéines (myokines). Via la circulation sanguine, celles-ci vont activer la libération dans le cerveau de facteurs nutritifs (trophiques) comme le BDNF (brain-derived neurotrophic factor) qui stimule la prolifération de bébés neurones et augmente leur survie. » A court terme, l’activité physique modifie aussi le métabolisme de l’organisme : le rythme respiratoire et cardiaque augmente, améliorant le flux sanguin du cerveau. Résultat : Les niches de cellules souches situées près de zones richement vascularisées sont plus actives. A long terme, l’activité physique augmente par ailleurs la taille et nombre des micro-vaisseaux du cerveau. Ce qui apporte plus d’éléments nutritifs et d’oxygène notamment aux cellules souches.

L’équipe de Notger Müller a entrepris de comparer les effets de la danse à ceux du sport aérobique sur la structure du cerveau

Faites donc du sport, cure de jouvence pour les neurones ! Oui mais lequel ? « Pour obtenir ce bénéfice, l’activité physique doit être aérobie, c’est-à-dire un exercice soutenu de longue durée (plus de vingt minutes) provoquant une hausse du rythme cardiaque et respiratoire (vélo, jogging, natation…). », répond Pierre-Marie Lledo.

Et si une autre forme de sport était aussi bénéfique ? C’est la question que l’université de Madebourg s’est posée. L’équipe de Notger Müller a ainsi entrepris de comparer les effets de la danse (qui fait intervenir en plus de l’exercice physique des aspects multisensoriels) à ceux du sport aérobique, sur la structure du cerveau.


52 personnes en bonne santé âgées de 63 à 80 ans ont été divisées en deux groupes. Pendant 6 mois, elles ont reçu deux cours hebdomadaires de 90 minutes, soit de fitness classique (endurance, étirements…) soit de danse, puis une séance par semaine pendant 12 mois. Le contenu du cours de danse comprenait l’apprentissage de nombreuses chorégraphies variées, avec différents pas empruntés au chachacha, mambo… et de nombreuses positions d’équilibre.

Le volume de l’hippocampe a été mesuré par imagerie à résonance magnétique avant, après et en cours d’étude. Observation : les deux groupes voient l’augmentation du volume de l’hippocampe, surtout dans les sous-structures de l’hippocampe gauche. Mais dans le groupe « danse » on note l’augmentation de deux zones en plus, le girus denté (où sont produits les nouveaux neurones) et dans le subiculum. Par ailleurs, d’autres tests ont révélé que le groupe de danseurs avaient au final de meilleurs scores aux tests d’équilibre.

« Ceci indique que, mis à part l’entrainement physique, les autres facteurs inhérents à la danse contribuent aux changements de volume de l’hippocampe aussi, assurent les auteurs, qui concluent : par conséquent, la danse constitue un candidat prometteur pour contrer le déclin lié à l’âge des capacités physiques et mentales. »


Source et auteur de l’article : www.sciencesetavenir.fr/

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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Commentaires

Le jeudi, 18 janvier 2018, 8h17 à 8h17, Danse et passion a dit :


Effectivement, la danse offre de nombreux avantages en matière de santé. Outre ces bienfaits sur le cerveau et la mémoire, elle permet aussi de lutter contre le stress et de pratiquer régulièrement une activité physique


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Le lundi, 22 janvier 2018, 10h42 à 10h42, Message repondeur portable a dit :


Le sport un accélérateur d'activité cérébrale pour enfin de compte devenir un malade de la technologie


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