Psychologie et comment mieux gérer ses relations

La perte d’un parent peut avoir des conséquences négatives sur le plan mental, émotionnel et physique

Par Antoine Delacour , le mercredi, 15 août 2018, 9h19 , mis à jour le mercredi, 8 juillet 2020, 7h35
Image crédit :depositphotos.com

La plupart des gens s’imaginent que perdre un parent à un jeune âge est plus traumatisant que pour un adulte.

Et ne pensent pas à soutenir les adultes lorsqu’ils vivent cette douloureuse expérience. Mais pratiquement tout le monde connaîtra la perte d’un parent et, malheureusement, on étudie rarement la gestion du deuil.

Ainsi, souvent quand quelqu’un perd un parent, il peut se sentir seul dans son deuil. Et lorsque son deuil se prolonge sur une longue période de temps, ses proches peuvent commencer à s’impatienter, voulant que la personne en deuil surmonte la situation et passe à autre chose, ignorant l’impact profond de la perte d’un parent à tout âge.


Néanmoins, les experts admettent qu’il est nécessaire de reconnaître combien l’impact de la perte d’un parent est durable.

La perte d’un parent : les effets du deuil d’un parent

Des études ont révélé que la perte d’un parent peut avoir des conséquences négatives sur le plan mental, émotionnel et physique. Évidemment, tout le monde vit différemment une perte et les effets varient en fonction des individus:

-Expériences passées,
-Mécanismes d’adaptation,
-Relation avec le parent,
-Environnement et culture,
-Circonstances du décès.


Études sur le deuil d’un parent

Une étude de cohorte de 1970 a étudié plus de 11 000 participants pour tester les effets à long terme du décès d’un parent durant l’enfance sur la vie adulte. Ils ont comparé 1) les orphelins, 2) les enfants de familles divorcées ou instables et 3) les enfants vivant avec deux parents en bonne santé.

À 30 ans, les orphelins avaient un taux de chômage plus élevé, et même ceux qui avaient un emploi avaient un poste moins qualifié par rapport aux autres groupes. Ils avaient aussi un taux plus élevé de fumeurs, ainsi que des symptômes de dépression chronique, et le sentiment qu’«ils n’obtiendront jamais ce qu’ils veulent de la vie».

Une autre étude a été dirigée pour mettre l’accent sur la perspective et l’expérience de l’enfant. Grâce à des articles écrits ou à des interviews, 37 participants âgés de 20 à 80 ans ont raconté leur histoire.


La recherche a indiqué que, dans le cas où l’enfant manquait de communication, de soutien ou de stabilité dans la vie quotidienne durant la période de deuil, les dommages émotionnels à long terme étaient aggravés. Les effets d’un décès peuvent durer jusqu’à 71 ans, selon la gestion du deuil. Un bon soutien, de la communication, et de la cohérence dans la vie peuvent minimiser la souffrance.

Le genre peut aussi être un facteur dans la manière dont une personne subit une perte. Une enquête réalisée auprès de 8 865 adultes a indiqué que les fils acceptaient plus difficilement la mort de leur père, alors que les filles avaient plus de difficultés à surmonter la mort de leur mère.

Lire aussi : Deuil: la mort d’un parent c’est le dernier refuge de l’enfant qui disparaît

Ce que nous pouvons tirer de l’imagerie cérébrale

Même si l’on ne devrait pas essayer d’expliquer ou de comprendre le chagrin en se basant seulement sur des connaissances en imagerie cérébrale, il y a quelques personnes qui peuvent nous permettre de comprendre ce qui se passe vraiment dans le cerveau quand quelqu’un souffre.


Dans une étude réalisée en 2003 et parue dans The American Journal of Psychiatry, des chercheurs ont découvert que trois régions du cerveau étaient impliquées dans la gestion de la douleur: le cortex cingulaire postérieur, le cortex frontal et le cervelet. Ces parties du cerveau aident aussi à réguler le sommeil et l’appétit chez l’homme. Selon Jumoke Omojola, travailleur social clinique, cela pourrait expliquer pourquoi les personnes affligées éprouvent «des maux de tête, des maux de ventre, des étourdissements, une oppression dans la poitrine, un manque de sommeil, des excès dans l’alimentation ou un manque d’appétit».


Une autre étude menée en 2008 par le Journal of Clinical Oncology a découvert un lien important entre le deuil non résolu et les problèmes de santé comme les troubles immunitaires, l’hypertension, les accidents cardiaques et le cancer. Par rapport aux parents qui ont vécu leur deuil après avoir perdu une mère et / ou un père, «les parents avec un deuil non résolu ont indiqué une détérioration significative de leur santé psychologique… et de leur santé physique».


Pour comprendre le processus de deuil de la perte d’un parent, il est utile de connaître les étapes conventionnelles du deuil:

Les cinq étapes du deuil

Le déni – Les victimes sont engourdies et n’arrivent pas à croire à la situation.
La colère – Ils accusent les autres pour leur douleur et peuvent se conduire violemment.
La négociation – Ils « négocient avec des puissances supérieures » pour ramener leurs proches.
La dépression – Ils éprouvent une profonde tristesse et n’ont pas du tout envie de socialiser.
L’acceptation – Ils acceptent leur douleur et commencent à reprendre le dessus sur la vie.

Les gens ne vivent pas forcément ces phases dans le même ordre et peuvent en sauter ou en répéter. Il est nécessaire de connaître les symptômes communs du deuil; être en deuil prolongé survient quand les symptômes attendus de la douleur persistent durant des mois après le décès et que le personne endeuillée a perdu sa motivation et sa capacité à avoir une vie normale.

Guérison de la douleur

Si vous avez perdu un parent, faites preuve de patience envers vous-même. Même si cela est arrivé il y a plusieurs années, n’oubliez pas vos sentiments , ils sont réels. Vous pouvez favoriser votre guérison en prenant en considération certaines de ces approches:


Interventions : Il arrive qu’une personne ne prenne même pas le traitement en considération. Les proches et les amis devraient faire l’effort de soutenir la personne et lui proposer de l’aide. La personne en deuil risque de refuser et de rationaliser le deuil prolongé. Un thérapeute professionnel peut aider à la médiation d’une intervention.

Suivi de deuil : Cette méthode traite des émotions autour d’un décès et permet au patient de les exprimer par le biais de jeux de rôles, une thérapie par traumatisme et une thérapie cognitivo-comportementale.


Groupes de soutien : La thérapie de groupe est une bonne façon de communiquer et de partager l’expérience douloureuse et de créer des relations significatives.


Médicaments : Pour les patients qui souffrent de dépression clinique en plus du deuil, les antidépresseurs peuvent se révéler efficaces s’ils sont prescrits par un médecin. Certaines huiles essentielles peuvent également aider.

Socialiser – Établir des liens avec ses proches est un moyen de guérir pour les personnes qui sont en deuil, ils peuvent être une oreille attentive ou leur donner de la joie et du réconfort.
Prendre soin de soi : Garder un mode de vie sain peut diminuer fortement le besoin de comportements malsains, comme les excès alimentaires, la dépression et la toxicomanie. Veillez à bien manger, détendez-vous, méditez et dormez 7 à 8 heures par nuit.

Découvrez aussi : 4 choses que j’aurais voulu qu’on me dise après la mort d’un de mes parents


3.5/5 - (2 votes)


Antoine Delacour

Comme de nombreuses personnes, cela fait des années que j’essaie de limiter mon empreinte carbone en triant mes déchets, en empruntant le plus possible les transports en commun et en limitant au maximum le plastique. C’est un bon début, mais je pense que tout ceci n’est pas suffisant car nous ne réglerons pas le problème en nous contentant de faire cela.

Voir les publications de l'auteur

Commentaires

Le mercredi, 15 août 2018, 16h53 à 16h53, Capitan-Gallaâ a dit :


Bonjour,

Effectivement, la perte d'un proche peut être dévastatrice,mentalement physiquement avec un isolement qui peux durer plusieurs années, sans parler des conséquences physiques, que personne je dis bien personne ne peux détecter
Courage à tous ceux qui ont perdus un être cher, au bout du tunnel le puzzle se reconstruit et l on deviens plus fort et peut être même pour certains indestructible.

Najet


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Le mercredi, 15 août 2018, 16h55 à 16h55, RICHARD a dit :


SUJET DOULOUREUX...mais qui nous concerne TOUS...malheureusement...et qui nous appelle certainement à être "préparés" qd survient l'inévitable..mais le pouvons nous vraiment...? ?????????????


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Le mercredi, 15 août 2018, 22h30 à 22h30, Dethier a dit :


Bonjour, j ai perdu ma fille aînée et 7 mois après j ai perdu ma maman. Ma fille est décédée il y a 19 mois et ma maman il y a 11 mois et demi ? ? ? ?. Malheureusement pour moi je n arrive pas à m en remettre, ni à faire mon deuil ni pour l une ou pour l autre. Mon chagrin et ma douleur persiste.


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Le vendredi, 28 septembre 2018, 11h35 à 11h35, Riana a dit :


J ai perdu ma maman brutalement il y a 3 ans . Je suis déjà dans la phase acceptation mais c etait très très difficile car je suis fille unique et elle était ma seule famille, elle était ma vie . Maintenant ça va mieux. Le Deuil prend beaucoup de temps mais il faut laisser le temps faire le deuil .
Je m en suis sortie avec beaucoup de problèmes de santé . Alors le combat continu malgré tout. Bon courage à chacun de vous.
Soyez fort et entourez vous si possible .


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Le dimanche, 2 février 2020, 9h31 à 9h31, JOEL JULLIEN a dit :


Bonjour, je m'appelle Joël je suis entrain de perdre ma fille de 32 ans d'une tumeur au cerveau. Nous avons tout essayé comme traitement. Chimio, opération, rayons. Helas rien ne marche. Ce mercredi ils vont lui faire une chimio de confort. Elle commence a perdre la vue et ne peut plus presque marcher......Il faut que je me prépare. Qui a vécu cette douleureuse expérience. Je suis impuissant. Je ne sais pas quoi lui dire, je dois aller la voir cette semaine. J'habite dans le vaucluse , elle est sur Montpellier, elle vit avec
son copain, pas d'enfant, mais sa soeur de 27 ans est dans la même ville qu'elle. Connaissez vous une association qui pourrait m'aider. Merci


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.