Alimentation et nutrition

4 choses simples pour manger moins de pesticides

Par Cyril Renault , le samedi, 26 août 2017, 10h41 , mis à jour le jeudi, 2 juillet 2020, 14h46 — pesticides

manger moins de pesticides
Image crédit : pixabay.com

Voici quatre petits conseils pour vous aider à manger moins de pesticides

En agriculture conventionnelle, on utilise différents produits de synthèse contre les insectes et augmenter les rendements. Les herbicides contre les mauvaises herbes, les insecticides contre les insectes indésirables et les fongicides contre les champignons.

Tous ces peptides se retrouvent sur et dans les plantes. Les aliments que l’on mange, notamment les fruits et les légumes, en contiennent donc des traces.


On a tendance à croire qu’on retrouve des traces de pesticides que dans les fruits et les légumes, mais ce sont surtout les grandes cultures comme le maïs-grain et le soya qui en demandent le plus. C’est logique, car ce sont elles qui occupent la plus grande superficie de culture, elles servent surtout à nourrir les animaux d’élevage et sont à la base d’ingrédients populaires dans les aliments transformés.

Comparativement aux années 1990, on vend maintenant plus de pesticides par superficie de culture.


Leur présence dans l’environnement, dont les cours d’eau, est associée à une perte de la biodiversité. Par exemple, certains insecticides, comme les néonicotinoïdes, semblent être en partie responsables du phénomène de déclin des abeilles et des bourdons.

En conclusion, oui, ces produits ont un impact sur notre environnement et la contamination semble s’accroître. Mais doit-on vraiment être surpris que c’est poisons pour plantes, insectes ou champignons affectent les organismes vivants?

Les pesticides sont-ils dangereux pour la santé ?

Comme pour tout, c’est la dose qui fait le poison. Ceux qui sont le plus à risque de subir les effets néfastes des pesticides sont les agriculteurs, les nourrissons, les enfants et les fœtus.


Mais en attendant, comme consommateurs, nous avons déjà plusieurs moyens à notre disposition si on veut diminuer la quantité de pesticides que nous ingérons.

Voici donc mes quatre trucs pour manger moins de pesticides.

1) Acheter bio

On croit souvent qu’agriculture biologique signifie « sans pesticides », mais ce n’est pas vrai.


D’abord, comme notre eau, notre sol et notre air sont contaminés par des pesticides, même des fruits et des légumes qui seraient cultivés sans aucun de ces produits pourraient en contenir. C’est la réalité du 21e siècle, il faut s’y faire !


Ensuite, même les agriculteurs biologiques peuvent utiliser ces produits agrochimiques. Il existe toutefois des limites plus strictes sur les quantités appliquées. Plusieurs pesticides utilisés en agriculture conventionnelle y sont interdits.


Ainsi, même s’ils n’en sont pas exempts, il est bien démontré que les produits biologiques contiennent moins de pesticides que les aliments cultivés de façon conventionnelle. Manger bio représente donc une bonne façon de diminuer la quantité de pesticides que nous ingérons.

Il est parfois plus dispendieux d’acheter les aliments en version biologique. Une façon d’économiser est de se tourner vers les listes des fruits et légumes qui contiennent le plus de pesticides et des fruits et légumes contenant le moins de pesticides. Elles proviennent d’un rapport publié annuellement par l’Environmental Working Group et se basent sur des données du gouvernement américain.

On peut ainsi réserver nos achats biologiques pour les fruits et les légumes les plus contaminés, ce qui permet tout de même de diminuer de beaucoup notre consommation de pesticides. Dans un monde idéal, le même outil serait disponible pour le Québec, mais ce n’est malheureusement pas le cas présentement.

2) Laver les fruits et les légumes

Entendons-nous sur quelque chose : que vos fruits et légumes soient bio ou pas, il est important de les nettoyer avant de les manger. Imaginez simplement le nombre de personnes qui peuvent avoir tripoté vos tomates avant qu’elles arrivent chez vous…


Nettoyer ces aliments permet également de se débarrasser d’une partie des pesticides. Passez-les sous l’eau du robinet et frottez-les pendant quelques secondes. C’est tout.

On trouve sur le marché des nettoyants à fruits et légumes vendus spécifiquement pour éliminer les pesticides, mais ils ne sont pas vraiment plus efficaces que la technique ci-haut. Investissez plutôt dans une brosse à fruits et légumes.

3) Pour manger moins de pesticides, il st conseillé d’éplucher les aliments


Une certaine partie des pesticides se trouve sur la surface des aliments. Peler vos fruits et vos légumes, lorsque c’est possible, permet ainsi de réduire la quantité de ces produits de synthèse.


« Oui, mais c’est dans la pelure qu’on retrouve tous les nutriments ! »

Non. Ce n’est pas que dans la pelure que vous trouvez des nutriments. Par contre, c’est vrai qu’en l’enlevant, vous vous privez d’une certaine partie de ces molécules bénéfiques à la santé.

La nutrition, ce n’est jamais noir ou blanc. Comme je l’expliquais un peu plus haut, de toute façon, les faibles concentrations de pesticides retrouvées sur vos aliments ne sont probablement pas si dangereuses que ça. C’est donc à vous de faire un choix. D’un côté ou de l’autre, vous ne mourrez pas parce que vous avez mangé ou pas la pelure de votre pomme…

4) Acheter local

En plus d’être une excellente façon d’encourager l’économie du Québec et de réduire la distance parcourue par nos aliments, manger local aurait aussi comme conséquence de diminuer la quantité de pesticides que nous ingérons.

Un rapport publié en 2016 par le MAPAQ mentionne que les fruits et les légumes produits au Québec contiendraient moins souvent de pesticides que ceux venant d’ailleurs. Lors des analyses effectuées, environ un fruit ou légume québécois sur trois contenait des traces de pesticides contre 71 % pour ceux importés.

Que vous décidiez d’appliquer ces trucs ou pas, le message que vous devez absolument retenir à ce sujet, c’est qu’il ne faut pas réduire votre consommation de fruits et de légumes. Qu’ils contiennent ou pas des pesticides, ils sont absolument essentiels à la santé.

Références :Bérubé S. (2016, 16 septembre) Des pesticides plein les étals. La Presse. www.lapresse.ca/actualites/sante/201609/16/01-5021127-des-pesticides-plein-les-etals.php

Garcia J.G. et Teixeira P. Organic versus conventional food: a comparison regarding food safety. Food reviews International 2017;33(4):424-446

Gerbet T. (2015, 22 octobre) « Monsanto est plus puissante que le gouvernement », dit le ministre de l’Agriculture. Radio-Canada. ici.radio-canada.ca/nouvelle/745694/monsanto-pesticides-quebec-paradis-heurtel

Lavallée B. (2015) Sauver la planète une bouchée à la fois. Éditions La Presse

Pisa L.W., Amaral-Rogers V., Belzunces L.P. et coll. Effects of neonicotinoids and fipronil on non-target invertebrates. Environ Sci Pollut Res 2014

Smith-Spangler C., Brandeau M.L., Hunter G.E. et Bravata D.M. Are organic foods safer or healthier than conventional alternatives? Ann Intern Med 2012;157(5):348-366

Vérificateur général du Québec. (2016) Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée Nationale pour l’année 2016-2017. Chapitre 3 : Pesticides en milieu agricole.

Notez cet article


Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

Voir les publications de l'auteur

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.