Relations

Un médecin exprime sa colère dans une chronique intitulée « J’en ai marre des mecs, mais marre, marre, marre »

Par Cyril Renault , le mercredi, 11 mars 2020, 10h26 , mis à jour le mercredi, 11 mars 2020, 10h26

médecin exprime sa colère
Image d’illustration / Depositphotos

Un médecin exprime sa colère dans une chronique intitulée « J’en ai marre des mecs, mais marre, marre, marre »

Baptiste Beaulieu est médecin et romancier, et depuis qu’il exerce cette profession.


Il a pu observer de manière globale les rapports hommes-femmes.

Et il semblerait que l’évolution dans les relations n’aille pas toujours dans le bon sens. Ainsi, le 9 mars, ce médecin a décidé d’exprimer son ras-le-bol général dans une chronique qui s’intitule « J’en ai marre des mecs, mais marre, marre, marre. »

Chaque jour, il reçoit des patientes qui viennent pour des problèmes qui ne sont pas toujours les leurs. Souvent, elles sont seules pour faire face à un problème ou gérer une situation qu’elles devraient surmonter en couple. Mais le plus souvent, leur partenaire ne les accompagne jamais, estimant que c’est à elles seules de gérer la situation. C’est pour dénoncer cette situation que Baptiste Beaulieu a décidé de laisser éclater sa colère.

J’en ai marre des mecs : Découvrez son intervention sur  France Inter.

« Hier, c’était la journée internationale des droits des femmes. Vous allez vous dire que cette chronique part dans tous les sens, mais c’est le sens de ma colère alors suivons-la.

Et commençons par évoquer les femmes qui ont croisé ma route de soignant.


Madame G., par exemple :

« Bonjour, mon mari a mal au pénis lors des rapports et il m’a dit d’aller consulter car il pense que c’est ma faute. J’ai un problème, d’après lui. »
Le mari reste regarder la TV dans son sofa pendant que madame G. patiente 2h en salle d’attente !!!

Devinez quoi : elle ne présente aucun symptôme alors que son mari urine LITTÉRALEMENT (excusez-moi du détail) du pus.


Il y a aussi cette patiente dont je me souviens, là, Madame R. qui pleure car elle n’arrive pas à concevoir de bébé avec son nouveau compagnon et que celui-ci… attendez tenez vous bien… il lui fait la gueule ! (Mais que voilà une riche idée qui va bien améliorer leur situation et sécher les larmes de ma patiente).

Le pire ? Elle a déjà eu deux enfants avec un autre type. Vous comprenez ce que ça signifie, hein ? Non parce que lui, manifestement, il n’avait pas compris que le problème était de son côté.

J’en ai marre des mecs, mais marre, marre, marre, si vous saviez comme j’en ai marre de NOUS. De nos petites lâchetés, de nos petites trahisons, de nos petits égos de coq, toujours mal placés, de nos angles morts permanents, et de nos orgueils démesurés.


Et madame L. ? Je vous ai parlé de madame L., qui vient pour une interruption volontaire de grossesse, et qui vient seule, et qui pleure car elle aimerait bien ne pas être seule, mais l’enfant débilissime qui lui sert de compagnon a préféré jouer à la Play Station en fumant des pétards plutôt que d’accompagner sa nana.


Les femmes sont fertiles seulement trois jours par mois, les hommes sont fertiles à chaque rapport sexuel, mais c’est jamais eux qui pleurent dans mon cabinet parce qu’ils doivent gérer l’annonce d’une grossesse non désirée. C’est jamais eux. Non. Je leur tends jamais ma petite boîte de mouchoirs. Jamais jamais jamais.


Je n’en peux plus des problèmes d’égo des types, là. C’est un puits sans fond. Les femmes ont raison d’être vénères, de descendre dans la rue, de hurler leur colère.

Je me répète, je sais, mais j’en ai marre de nous, mais d’une force…

Ah et monsieur P. ? Je vous ai parlé de monsieur P. ?

Il vient au cabinet un jour, y a sept ou huit ans. J’étais jeune remplaçant, encore très naïf sur les choses de l’amour, et il me lance à la fin de la consultation :

« Ma femme est en pleine ménopause. Elle est de mauvaise humeur. J’ai droit à rien, même pas à une petite caresse de dépannage de temps en temps. »


Une caresse de dépannage ?! Sérieusement ?

UNE.CARRESSE.DE.DEPANNAGE ? Mais je vous jure ! Sa femme se débat littéralement avec les bouffées de chaleur, les sautes d’humeur, le moral en berne, le maelström hormonal, et lui en bon gros bébé pourri gâté il boude parce qu’il n’a même pas « droit à ses caresses de dépannage ». J’ai honte de nous, sérieux. Le sexe n’est pas un dû. LE.SEXE.N’EST.PAS.UN.DÛ.

Être une femme hétérosexuelle, c’est quand même devoir choisir parmi un cageot rempli de fruits pourris celui qui vous pèsera le moins sur l’estomac. Alors oui, je sais on va me dire « pas tous les hommes », eh bien je m’en fous : tant qu’il en restera un seul de pourri, il en sera de la responsabilité des autres de l’écarter le temps qu’on lui inculque ce qu’il faut de respect et de dignité.


Albert Camus disait : « Un homme, ça s’empêche » Eh bien ça s’éduque aussi.


Et ce n’est plus aux femmes de s’en charger. Elles ont assez donné. Elles ont assez payé. »

J’en ai marre des mecs vidéo :

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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Commentaires

Le samedi, 14 mars 2020, 12h49 à 12h49, Isabelle Breton a dit :


Bravo pour votre courage Docteur! Je préfère me passer de sexe à 65 ans car les rares partenaires ne bandent plus et pensent qu'avec ma patience...ça me dégoûte un peu:je ne suis pas leur infirmière!


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