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Des paysans Cambodgiens attaquent le groupe Bolloré et l’accusent d’avoir détruit leur forêt

Par Antoine Delacour , le jeudi, 10 octobre 2019, 9h16 , mis à jour le jeudi, 10 octobre 2019, 9h16
groupe Bolloré
Image crédit : Pixabay

Le mardi 1er octobre, une dizaine de paysans venus du Cambodge se sont présentés au tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine). Ils attaquent le groupe Bolloré pour avoir saccagé leur forêt, située à l’est du Cambodge.

Soang Prou, l’une des plaignantes à l’AFP, a déclaré « Cette société est venue investir dans mon village mais ils n’ont pas respecté la loi. Ils n’ont pas obtenu le consensus du village. Je demande qu’on me rende ma terre ». Cette femme est venue avec huit autres Cambodgiens pour défendre les intérêts de quatre-vingts Bunongs qui dénoncent le groupe Bolloré d’avoir détruit leur forêt Mondol Kiri, qui se trouve à l’est du Cambodge.

Un jour avant l’audience, Tola Kroeung a indiqué au Parisien

« Il y a des années, la forêt et les animaux sauvages suffisaient à notre quotidien. Quand la compagnie est arrivée, nous avons perdu notre terre et notre culture ».

Les plaignants qui sont venus jusqu’à Paris ont rappelé qu’ils venaient demander « justice pour (leurs) familles » et qu’il attendaient « que la justice française soit plus indépendante » que dans leur pays, où leurs plaintes ont été classées sans suite.


Le Parisien  évoque aussi les larmes de Phoul Klang, un des plaignants qui a confié

« Paris est grand et les gens d’ici ont une meilleure vie. Pourquoi la Socfin est-elle venue dans mon village détruire notre terre ? »

Effectivement, en 2007, Socfin-KDC, la filiale du groupe Bolloré qu’ils accusent d’avoir spolié 7 000 hectares de forêt grâce au gouvernement cambodgien, a démarré un grand programme de plantation d’hévéas. Cela a complètement chamboulé l’écosystème local, laissant les paysans de la région totalement impuissants face à cette multinationale.

groupe Bolloré
Image crédit : Pixabay

En 2015, ils étaient une cinquantaine de plaignants à intenter une première action en justice.

Aujourd’hui, ils sont quatre-vingts à demander qu’on leur rende leurs terres, ainsi que des dommages et intérêts. « C’est le pot de terre contre le pot de fer », selon leur avocat Me Fedor Rilov à BFMTV :

« Ce sont les premiers dans l’histoire de la justice française à avoir eu l’audace de saisir un tribunal français pour dénoncer ce qui leur arrive à des milliers de kilomètres de Paris. »

Pour l’avocat, il s’agit ici de « démontrer que Bolloré était le véritable décideur ». D’après lui, Terres Rouges Consultant, une société qui a été liquidée en 2012 et qui se trouvait dans la tour Bolloré, « gérait depuis Puteaux les plantations du Cambodge ».

Quant au groupe Bolloré, qui est actionnaire à 39% de la Socfin-KDC, il décline toute responsabilité dans cette affaire.


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Antoine Delacour

Comme de nombreuses personnes, cela fait des années que j’essaie de limiter mon empreinte carbone en triant mes déchets, en empruntant le plus possible les transports en commun et en limitant au maximum le plastique. C’est un bon début, mais je pense que tout ceci n’est pas suffisant car nous ne réglerons pas le problème en nous contentant de faire cela.

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