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Plantnet: mettez un nom sur les plantes que vous croisez grâce à une application pour smartphone

Par Cyril Renault , le mercredi, 11 novembre 2015, 10h14 , mis à jour le mardi, 24 mars 2020, 14h20

Crédit image: Sain et Naturel

Plantnet: mettez un nom sur les plantes que vous croisez grâce à une application pour smartphone

Si vous faites partie de ceux qui ont du mal à faire la différence entre une marguerite et un pissenlit, il existe une application qui est capable d’identifier les plantes pour vous. Il s’agit de l’application Plantnet, elle est entièrement gratuite.


Comme beaucoup de personnes, vous vous êtes probablement déjà demandé quel nom pouvait bien porter une plante ou un arbre pendant une promenade.

Eh bien, désormais la réponse se trouve dans votre téléphone. Vous fournissez une photo à application PlantNet et quelques clics plus tard, vous obtenez un nom.

L’application Pl@ntnet a été créée grâce à une collaboration de trois ans entre l’INRIA, l’Inra, le Cirad et l’IRD (agronomie tropicale), l’Inria (Informatique et sciences du numérique) et le réseau de botanistes amateurs Tela Botanica. Agropolis Fondation a financé ce projet.

Les photos prises d’une feuille, d’une écorce, d’une fleur ou d’un fruit prises en pleine nature sont transférées dans une base de données regroupant la totalité des 5000 espèces présentes dans la flore européenne.


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Crédit image: Sain et naturel

Les images passent ensuite dans un algorithme qui va les déformer  (rotations, changements d’échelle…) pour en extraire les invariances.


Et si la photo prise est un peu floue, le serveur donne plusieurs résultats, du plus ressemblant au plus éloigné.

Plus il y aura de photos dans la base de données, plus l’identification sera précise. L’application inclut aussi des processus d’apprentissage qui permettent à la machine d’identifier de plus en plus précisément les éléments caractéristiques de telle ou telle espèce. Cependant, il faut s’assurer que les images intégrées dans la base de donnée soient bien étiquetées.

C’est pour cette raison que nombre d’entre elles sont viennent de la plateforme collaborative Identiplante. Alimentée par des botanistes professionnels ou des amateurs éclairés, cette plateforme apporte tous les jours de nouvelles images de bonne qualité.

Il ne faut que quelques secondes à l’application disponible sur Apple store et sur Androïd pour obtenir le nom vernaculaire et le nom scientifique. La performance fait en tout cas la fierté de l’Inria. Il n’était pas du tout simple de créer un système de reconnaissance d’images pouvant se transmettre par les réseaux de téléphonie mobile.


Les photos prises par le grand public vont nous permettre d’étoffer nos banques de données ». Daniel Mathieu, président de Tela Botanica

Mais quel est l’intérêt d’une telle application ? Pour les promeneurs du dimanche, il s’agit simplement de mettre un nom sur les plantes que l’on croise. Mais pour les chercheurs, l’enjeu est bien plus grand : « Si toutes les espèces sont bien recensées, notre réseau de 14 000 membres manque encore malgré tout d’images des différents stades de croissance de nombreuses plantes, souvent les plus courantes, avoue Daniel Mathieu, président de Tela Botanica. Les photos prises par le grand public vont nous permettre d’étoffer nos banques de données ».



Lorsque la photo a été prise, l’application demande s’il s’agit d’une feuille, d’une fleur, d’un fruit ou d’un écorce, puis lance une recherche d’image ciblée.

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Crédit image : Sain et naturel

Pl@ntnet devient donc un outil au service de la phénologie, la science des changements de saisons. L’observatoire mis en place par Tela Botanica et le CNRS mobilise depuis 2006 toutes les bonnes volontés pour qu’elles communiquent à un site Internet dédié la première floraison constatée dans un jardin, l’arrivée des oiseaux migrateurs ou l’émergence du premier fruit.

« Avec cette application, nous allons avoir un plus grand nombre de constats sur la précocité des phases de développement des plantes et obtenir ainsi des renseignements précieux sur l’influence du réchauffement climatique sur les saisons » poursuit Daniel Mathieu.

Les botanistes aimeraient aussi récupérer des éléments plus précis sur les aires de répartition de chaque espèce végétale et suivre entre autres l’évolution des plantes invasives.


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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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