Pollution

Réchauffement du climat : tous les indicateurs au rouge

Par Cyril Renault , le dimanche, 5 novembre 2017, 9h27 , mis à jour le samedi, 8 août 2020, 14h19
Réchauffement du climat
Image crédit : Pixabay

Toujours plus alarmants, les indicateurs clé du réchauffement de notre planète soulignent l’urgence d’agir.

Alors que s’ouvre le 6 novembre 2017 à Bonn la 23e conférence de l’ONU sur le changement climatique.

La Terre en 2016 a battu des records inquiétants qui rappellent l’urgence d’agir pour freiner la hausse des températures.


Lundi 6 novembre 2017 s’ouvrira à Bonn en Allemagne la COP 23, durant laquelle les représentants des pays vont commencer des négociations pour préparer la mise en place de l’Accord de Paris signé en 2015. Une action qui s’impose alors que les indicateurs clés du réchauffement su climat montrent tous que le problème prend de plus en plus d’ampleur.

Records de chaleur

La Terre a battu en 2016 son 3e record annuel consécutif de chaleur, avec une température supérieure d’environ 1,1°C à la moyenne de l’ère pré-industrielle, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le XXIe siècle compte déjà 16 des 17 années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1880.

En Arctique, l’étendue maximale des glaces a été en 2016 la plus faible en 37 ans d’observation par satellite. En Antarctique, la banquise a été également très inférieure à la moyenne de la période 1981-2010. La fonte des glaciers alpins s’est poursuivie, pour la 37e année de suite. Sous l’effet des « îlots de chaleur » générés par le béton et l’asphalte, les grandes villes pourraient gagner jusqu’à 8°C supplémentaires d’ici 2100. Et même avec une hausse limitée à 2°C – l’ambition de l’accord de Paris – des villes comme Djakarta, Lagos, Caracas ou Manille dépasseront le seuil de « chaleur létale » la moitié de l’année.


403,3 parties par million

Les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre (GES) – dioxyde de carbone (CO2), méthane et protoxyde d’azote – ont atteint de nouveaux sommets en 2016. « Alors qu’elle était de 400 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone (…) a atteint 403,3 ppm en 2016 » et « représente désormais 145% de ce qu’elle était à l’époque pré-industrielle », selon l’OMM. C’est le plus haut niveau en 800.000 ans.

Réchauffement du climat
Réchauffement du climat

Un record de concentration qui ne concerne pas seulement le CO2, mais aussi les autres gaz à effet de serre. © AFP/Simon MALFATTO, Paz PIZARRO

Pour avoir la meilleure chance de rester sous 2°C, la concentration moyenne de GES ne doit pas dépasser en 2100 les 450 ppm CO2eq (équivalent CO2 en parties par million). Les chercheurs alertent aussi sur la forte hausse des émissions de méthane depuis dix ans, résultat notamment de l’exploitation des énergies fossiles et des activités agricoles.


3,3 mm par an

Le niveau des océans et des mers continue à monter d’environ 3,3 mm par an, et le phénomène semble s’accélérer : le niveau des mers a cru de 25 à 30% plus vite entre 2004 et 2015, par rapport à 1993-2004. Cette hausse risque de s’intensifier à mesure que glaciers et calottes glaciaires fondent (Antarctique, Groenland). La fonte de la calotte glaciaire du Groenland est à l’origine de 25% de cette hausse, contre 5% il y a 20 ans. Les glaces du Groenland devraient fondre plus rapidement dans les prochaines années, malgré un récent ralentissement. La hausse, variable selon les régions du globe, a été en moyenne de 20 cm au XXe siècle et pourrait atteindre jusqu’à près d’un mètre à l’horizon 2100.

Catastrophes naturelles

Le phénomène favorise déjà des événements météorologiques extrêmes, en particulier des sécheresses et des vagues de chaleur. Selon certains climatologues, le nombre de sécheresses, incendies de forêts, inondations et ouragans liés au dérèglement, a doublé depuis 1990. La violence des typhons sur la Chine, Taïwan, le Japon et les deux Corées, devrait s’en trouver accrue. Les typhons ont déjà gagné 12 à 15% d’intensité sur l’Est et le Sud-Est de l’Asie ces 35 dernières années.

Dans le même temps, la fréquence des tempêtes extrêmes a triplé sur le Sahel du fait du réchauffement. Même si la hausse du thermomètre mondial est limitée à 2°C, les vagues de chaleur meurtrières vont devenir plus fréquentes, notamment dans les zones tropicales. Selon la Banque mondiale, les pertes liées aux cataclysmes naturels atteignent déjà 520 milliards de dollars par an et font basculer chaque année 26 millions de personnes dans la pauvreté.


Il y a 1.688 espèces affectées

Sur les 8.688 espèces menacées ou quasi-menacées, 19% (1.688) sont déjà affectées par le réchauffement, du fait des températures et phénomènes extrêmes. Les récifs coralliens ont subi ces trois années précédentes un blanchissement massif et une mortalité record. Un réchauffement au-delà de 1,5 degré signifierait également un bouleversement des écosystèmes du bassin méditerranéen inédit depuis 10.000 ans.


Réchauffement du climat  :Source et auteur de l’article : /www.sciencesetavenir.fr/

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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